Balade dans le jardin des Fables

Première Balade dans le Jardin des Fables de La Fontaine : « Le pot de terre et le pot de fer ».
Voyage à la recherche du monde, de l’autre et in fine de soi.
Et aussi Source de Réflexion et d’Inspiration pour les Managers, Chefs d’entreprise et pour Chacun.
Mais, voyage dont l’issue n’est pas donnée d’avance, tant La Fontaine invite à un mouvement interprétatif et suggère de prolonger sa création.
C’est à ce mouvement interprétatif que je vous invite. Enrichissez ce travail collaboratif en partageant vos réflexions.
Alors bonne balade !

les origines de la fable

Cette fable est la seconde du livre V publié dans le premier recueil en 1668.
Le pot de terre a voulu suivre le pot de fer dans un périple qui n’était pas de son niveau. Il l’a payé de son existence. La fable dit donc, qu’il ne faut pas vouloir s’associer à autre que ses semblables pour éviter des dommages importants.

Esope a écrit un texte très court, « Les Pots» :« Un pot de terre et un pot de cuivre étaient emportés par le courant d’une riveté. Le pot de terre dit au pot de cuivre : «Nage loin de moi, pas à mes côtés ; car si tu me touches, je vole en éclats, même si je m’approche de toi sans le vouloir.» La vie n’est pas sûre pour le pauvre qui a pour voisin un prince rapace. » La Fontaine a eu tout loisir d’amplifier et de travailler ce texte. Il faut noter également une comparaison entre le texte  et un passage des écritures saintes. En effet dans l’Ecclésiastique, au chapitre XIII, 2-3 apparait la recommandation suivante :    « N’entrez point en société avec un plus riche que vous. Quelle union peut-il y avoir entre un pot de terre et un pot de fer ? Car lorsqu’ ils se heurteront l’un contre l’autre, celui de terre sera brisé. »
La prudence conseille de rester dans son milieu ; avec ses égaux et ses pareils on trouve à qui parler; l’on risque gros à vouloir fréquenter ou imiter ceux qui sont dans une situation supérieure à la vôtre.

Un thème souvent développé

Ce thème  a été repris et amplifié par bien d’autres auteurs.
Ainsi Phèdre « Les petits se perdent en voulant imiter les grands » 
Ou encore La Bruyère dans Les Caractères : « S’il est périlleux de tremper dans une affaire suspecte, il l’est encore davantage de s’y trouver complice d’un grand : il s’en tire et vous laisse payer doublement pour lui et pour vous.»
Et également Berlioz qui l’applique au monde de l’art :
« Si d’aventure il vous arrive un émule dont la voix ait plus de mordant et de force que la vôtre, n’allez pas, dans un duo, jouer aux poumons avec lui, et soyez sûr qu’il ne faut pas lutter contre le pot de fer, même quand on est un vase de porcelaine de Chine.⁵» 

Et pour aller plus loin…

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