Ambition

L’ambition : première loi pour réconcilier l’homme, le travail et l’entreprise

L’ ambition constitue la base de l’engagement, et de la mobilisation des énergies de chacun. L’ambition est donc la première des 7 lois pour réconcilier l’Homme, le Travail et l’Entreprise. Le constat de la rupture entre l’entreprise et ses acteurs, l’absence de réponses de fond et les aspirations des générations Y et Z obligent à repenser le management et le mode entrepreneurial. Les caractéristiques des expériences gagnantes autorisent quelques espoirs.

La première des caractéristiques des entreprises « gagnantes » met en évidence la primauté du rêve sur la réalité : l’ambition, puissant mobile à agir (partie1). Fondement de l’entreprise, l’ambition mérite un traitement particulier. D’autant que l’ambition et surtout l’ambitieux  n’ont pas bonne réputation. Il conviendra donc d’en préciser les contours et d’en apprécier la noblesse sous différents aspects (partie 2). Enfin nous considérerons les dérives, source d’échecs dans les organisations, pour élaborer l’architecture de l’Ambition en entreprise (partie 3).

« L’art de mettre un collaborateur en route
vers un futur plus passionnant et valorisant »

Et si nous étions des bâtisseurs de cathédrale

En se rendant à Chartres, Charles Péguy aperçoit sur le bord de la route un homme qui casse des cailloux à grands coups de maillet. Les gestes de l’homme sont empreints de rage, sa mine est sombre. Intrigué, Péguy s’arrête et demande :

– « Que faites- vous, Monsieur ? »
– « Vous voyez bien », lui répond l’homme, « je casse des pierres ». Malheureux, le pauvre homme ajoute d’un ton amer : « J’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai faim. Mais je n’ai trouvé que ce travail pénible et stupide ».
Un peu plus loin sur le chemin, notre voyageur aperçoit un autre homme qui casse lui aussi des cailloux. Mais son attitude semble un peu différente. Son visage est plus serein, et ses gestes plus harmonieux.
– « Que faites- vous, Monsieur ?», questionne une nouvelle fois Péguy.
– « Je suis casseur de pierre. C’est un travail dur, vous savez, mais il me permet de nourrir ma femme et mes enfants. »
Reprenant son souffle, il esquisse un léger sourire et ajoute : « Et puis allons bon, je suis au grand air, il y a sans doute des situations pires que la mienne ».
Enfin,plus loin, notre homme, rencontre un troisième casseur de pierre. Son attitude est totalement différente. En effet il affiche un franc sourire et il abat sa masse, avec enthousiasme, sur le tas de pierre. Pareille ardeur est belle à voir !
« Que faites-vous ? » demande Peguy
« Moi, répond l’homme, je bâtis une cathédrale ! »

La fable des casseurs de pierres est attribuée à Charles Péguy.

Ambition : tailleur de pierre ou bâtisseur de cathédrale
Tailleur de pierres ou Bâtisseur de cathédrale ? De l’importance de donner du sens au travail

 L’allégorie du tailleur de pierre : illustration d’un système voué à l’échec

Cette allégorie me semble un juste reflet de la situation d’un grand nombre de personnes pour lesquelles la magie de la réalisation et du dépassement de soi au service d’un projet qui nous dépasse n’opère plus.

Le temps passé au « travail » se résume-il à l’obligation de réaliser la tâche d’un process établi aux seules préoccupations de la rentabilité, du marché , et à la fabrication de profits invisibles pour celui qui y participe ?
Ainsi au-delà du temps passé au travail et de la potentielle plus-value financière, ne faut-il pas se poser la question de la dignité de la personne, de sa contribution au bien-être commun par le travail ? Or aucune organisation sociale, quelles que soient sa vocation, son activité et sa structure, n’existe sans les êtres humains, individus, qui la composent. En d’autres termes « l’entreprise, organisation » n’existe pas en tant que telle. L’ambition individuelle et l’ambition collective sont intimement liées par l’ambition de servir.

Alors, jusqu’à quelle catastrophe économique, financière, sociale, environnementale, faudra-t-il encore subir la dictature de l’illusion de la performance et du management par les objectifs et le « tableau de bord ». Ces notions sont parfaitement relayées par toutes les structures de formation des futurs dirigeants.
Qu’en est-il de la vision, de la mission de celui qui entreprend ? Qu’en est-il de sa relation avec ses éventuels actionnaires, ses futurs contributeurs : collaborateurs, fournisseurs, clients, partenaires et représentants de l’environnement sociétal de son lieu d’implantation ?

Ambition, vision, mission : donner du sens

Alors Ambition, Vision, Mission, qu’importe la terminologie. En effet ce qui est fondamental, c’est cette capacité à partager avec chaque membre de l’organisation, d’être l’artisan, le créateur d’un produit, service, à large portée, utile à la société, acceptable et supportable par tous et pour tous et respectueux de l’ environnement.
Néanmoins qu’on ne s’y trompe pas, dans notre modèle économique dominant, la finalité première d’une entreprise, aujourd’hui, reste le profit. Cependant, offrir un réel projet ambitieux renforce la motivation, l’engagement, le dépassement de soi, la solidarité, la fierté et le sentiment d’appartenance. Et donc ces notions sont très liées.

Ambition noble et Profit : antinomiques ou conciliables ? Entachée d’une mauvaise réputation, nous aborderons les contours d’une ambition positive, dans une seconde partie. Alors à bientôt pour une prochaine étape vers cette noble ambition : réconcilier l’Homme, le Travail et l’Entreprise.

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Ambition noble (2) : première loi pour réconcilier l’homme, le travail et l’entreprise

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