Juillet et « Le cadeau de César »

Juillet, « Petit juin » ou Jules César ?

Ces deux interprétations de l’origine du nom « juillet » existent.
« Petit juin » s’écrivait « juignet » en ancien français. L’altération, le gn devenant ll aurait donné « juillet ».
Ou une origine latine « julius » mois de Jules en l’honneur de Jules César qui serait né le cinquième mois de l’année (avant la réforme du calendrier romain).
Alors en ces temps de vacances, optons pour Jules César et profitons d’une pause – détente pour prendre un peu de recul avec la BD « Le cadeau de César ».
« Le cadeau de César » est le 21ème album de la série « Astérix » de Goscinny et Uderzo, publié en 1974.

« Le cadeau de César »

L’histoire en quelques mots

Après vingt ans d’armée, César a coutume d’offrir aux légionnaires, en récompense de leurs bons et loyaux services, un lopin de terre dans les colonies romaines…
Mais que faire face à Roméomontaigus, un légionnaire ivrogne qui de surcroit a insulté César le jour de la libération ? Théoriquement c’est la fosse aux lions. Et bien pas cette fois ! César, pour le punir, lui offre le fameux village des irréductibles Gaulois.
Alors, le légionnaire pour éponger ses dettes, échange son « titre propriété » contre les pichets de vin de l’aubergiste Orthopédix. Et celui-ci  contre l’avis de Angine sa femme et Coriza leur fille, emmène vite sa famille prendre possession de son bien.
Bien évidemment les villageois refusent de céder et de quitter leur village. Et l’aubergiste, incapable de s’imposer, subit les foudres de son épouse. Néanmoins Abraracourcix le chef, attendri par la situation offre à Orthopédix, non seulement l’hospitalité mais également une maison pour y installer une auberge.
Evidemment l’intégration est des plus difficiles. Et Angine a les dents longues. En effet bien décidée à ce que son mari fasse valoir ses « droits de propriété », elle pousse ce dernier à devenir chef du village à la place d’Abraracourcix et développe toute une stratégie dans ce sens. Malgré les demandes pressantes du chef, Panaromix, le druide, refuse de recourir à la potion magique pour se débarrasser des intrus.
Alors s’en suit une joyeuse pagaille. Chacun s’enquérant des soutiens et comptant les défections. Pagaille qui incite même le vieux Agécanonix, récalcitrant à l’arrivée de ses étrangers et furieux de la passivité de leur chef, à faire campagne pour lui-même.

Or pendant ce temps, le légionnaire, soucieux de récupérer son bien, convainc les camps romains voisins d’attaquer le village. Malgré les mises en garde d’Astérix, seul conscient du danger, toutes les énergies sont consacrées à « l’affaire » dans le village. Alors disposant de matériel neuf et d’artillerie lourde, les romains s’emploient à reconquérir le bien par surprise.
Néanmoins, les Gaulois réussissent à repousser les romains, et l’aubergiste renonce à devenir chef du village. Il décide et impose à sa famille de rentrer dans sa province. A défaut de devenir chef du village, il gagne ses galons de « chef de famille ».

Ainsi tout le monde se réconcilie et comme d’habitude autour d’un bon banquet…

Les clins d’œil des auteurs

Tout d’abord le nom du légionnaire Roméomontaigus est une référence à Roméo Montaigu, le fameux Roméo de la pièce de William Shakespeare Roméo et Juliette.
Ensuite, une allusion est faite à Edmond Rostand et son célèbre personnage Cyrano de Bergerac, avec une adaptation de la tirade du nez.
Et dans cette même page, une allusion est faite à Zorro. En effet Astérix trace un Z avec son glaive sur la tunique de Roméomontaigus. Aussi Zaza, petit nom de Coriza, qui est témoin de la scène, interprète ce geste comme un hommage à son nom et est séduite.
Enfin et selon toute évidence, une majeure partie de l’histoire consiste en une parodie caustique du contexte politique des élections présidentielles françaises de 1974, qui concordent avec la date de publication de l’ouvrage, notamment un débat entre les deux candidats pour devenir chef, Abraracourcix et Orthopédix

Les leçons du « Cadeau de César » : Laissons aller notre imaginaire…

Avec juste un tout petit peu d’imagination, peut-être quelques souvenirs d’expériences vécues pour certains, parcourons ensemble au travers de bulles choisies quelques moments forts de la vie en entreprise…(toute ressemblance avec des événements, des organisations ou des personnes ayant existés ou existants serait totalement fortuite)

2O ans de service…et la retraite…mais dans quel état ?

Les troupes après 20 ans de service

Evidemment vous aurez reconnu Roméomontaigus ! Bon c’est pour le fun…quoi que les burn out, maladies psycho-sociales, et autre absentéisme sont des sujets à l’ordre du jour.
La course contre la montre, la course aux résultats, les pressions d’enjeu, les illusions d’un lendemain meilleur … Autant de facteurs aggravant susceptibles de provoquer des addictions et des déséquilibres psycho-sociaux.

Cette anecdote rappelle avec force que la toute première obligation d’une organisation sociale est le respect de l’intégrité physique et morale des collaborateurs (trices).
Réconcilier l’Homme avec le Travail et l’Entreprise, commence par là !

« Le plus beau cadeau que l’on puisse faire à ceux qu’on aime est d’être bien soi »
Alors profitez à fond de vos vacances …

 

L’humour de César…récompense ou cadeau empoisonné ?

Certes Roméomontaigus échappe à la fosse aux lions. Mais ce lopin de terre reçu, est-ce bien un cadeau ?
Et César prend-il réellement un risque ou ne le fait-il pas plutôt supporter aux légionnaires des camps romains entourant le village retranché ?
Fin stratège direz-vous…
Et vous ? Savez vous déjouer les pièges de la promotion guidée par le fameux principe de Peter, de la promotion « placard », du changement de poste « fosse aux lions », de la délégation « fourre-tout » ou « casse-pipe » ?
Mesurez-vous toujours l’impact de vos décisions?

 

Aussi pour mémoire :  la mission essentielle du manager est de créer l’environnement le plus favorable à l’expression de l’intelligence de ses collaborateurs.

Arriver en pays conquis …

Le titre ne confère pas l’autorité…

L’arrivée au village

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien évidemment le village est habité. Mais fort de son titre et de la signature de César, notre aubergiste ne doute pas de son pouvoir. Et il compte bien prendre possession des lieux.

Cela n’est pas sans rappeler les fusions-acquisitions, ou tout simplement les nominations et prises de fonctions… Le pouvoir peut se conquérir. L’autorité se mérite.

Arrivée à l’improviste, un (malheureux) concours de circonstances et une première impression…

Les arrangements de compensation…vraie fausse bonne solution

Le compromis, bombe à retardement ?

 

 

 

 

 

 

Le terreau de l’Intégration

Corps étranger dans une organisation

Intégration, lutte de prestige,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Désintégration et lutte de pouvoir…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Evidemment s’en suit alors une lutte de pouvoir. Le « pouvoir » administratif du chef étant remis en cause, Agécanonix mène campagne pour rétablir l’ordre. Chacun est afféré à collecter les soutiens, traquer les trahisons. Pendant ce temps, les romains préparent l’offensive et attaquent par surprise…

Les luttes internes rendent sourds, aveugles et affaiblissent l’organisation


 

 

 

 

 

 

 

 

Aussi centrés sur le conflit interne, l’existence d’un environnement mal intentionné échappe à tous, ou presque…Et quand bien même l’expert tente d’alerter pour la survie de l’organisation, on préfère poursuivre ses intérêts personnels.

A défaut d’ambition commune et d’autorité légitime, l’organisation s’expose aux plus grands dangers, ceux venus de l’extérieur (toute ressemblance avec la concurrence serait bien évidemment purement fortuite…)

 

Et la crise pour réunifier et restaurer l’ordre établi…

Alors face au danger chacun se serre les coudes et grâce à la potion magique, les gaulois repoussent une nouvelle fois les romains.


 

 

 

 

 

 

 

 

Ou mieux encore l’ordre immuable !

La résistance au changement et le maintien de l’ordre immuable parfaitement illustrés par cette bande dessinée et fondement de tous les scénarii de la série des Astérix.

A méditer…

 

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